samedi 2 mai 2009

AUTOS « VERTES » : C’EST DEJA DEMAIN !



Il m’a paru intéressant de compléter mon texte « Qui veut la peau de l’auto 100% électrique ? » par un petit tour d’horizon (non exhaustif) des nouveautés les plus prometteuses en matière de véhicules « propres ». Avis aux amateurs qui souhaiteraient en rajouter...


L’hydrogène semblerait la solution miracle, mais il ne faut pas être trop pressé…
Ford et Magna International développent aujourd’hui la Ford Fusion, un petit véhicule électrique qui devrait être commercialisé en 2011. La batterie lithium-ion de la Ford Fusion lui permettra de parcourir, silencieusement et sans émission de CO2, 160 kilomètres en un seul chargement. De son côté, le constructeur américain General Motors (GM) s’est remis à travailler sur des modèles « vert ». Sa Volt électrique sera commercialisée dès la fin 2010 pour environ 30000 dollars. Le véhicule Equinox a été présenté (sous la marque Chevrolet) au salon Auto Futur Tech Summit du Globe 2008. Chez GM, on précise qu’il s’agit d’une pile à combustible n’utilisant aucun pétrole et ne produisant aucune émission de CO2. Le tuyau d’échappement laisse échapper de l’eau, uniquement de l’eau… GM a déclaré vouloir développer la plus grande flotte de véhicules à hydrogène au monde et travaille en parallèle sur des modèles d’autobus hybrides. Par ailleurs, la firme a déjà fabriqué une centaine d’Equinox dans le cadre de Project Driveway. Ces modèles étudiés pour la famille sont testés actuellement auprès de professionnels, mais aussi de particuliers aux Etats-Unis. Cet essai de commercialisation à grande échelle est une première mondiale. Les heureux « cobayes », qui ont la chance de rouler en auto écolo, trouveront de l’hydrogène dans les grandes villes de Californie, à New York et à Washington et, si l’opération est concluante, le constructeur prétend qu’il espère voir l’Equinox envahir le marché dès 2011. Volkswagen, est en train de développer un prototype fonctionnant avec une pile révolutionnaire, haute température (HFTC). Dans la mesure où il serait obtenu à partir d’un mode de production « propre » (solaire, hydro-électrique ou éolien par exemple) l’hydrogène semblerait la solution miracle. Mais il ne faut pas être trop pressé car, sauf découverte inattendue, le constructeur n’a pas prévu de commercialiser ses premiers véhicules avant, au mieux, 2020…
En France, suite aux essais prometteurs de sa voiture « verte » (ou plutôt bleue…) la BlueCar, équipée d’une batterie produisant de l’électricité et capable de stocker cinq fois plus d’énergie que ses concurrentes électriques, le Français Bolloré parie sur le 100% électrique en s’associant avec l’italien Pininfarina pour livrer des automobiles garanties zéro pollution dès l’été 2009. Le groupe a profité du Salon de l’automobile de Genève, début mars 2009, pour annoncer que sa vraie familiale 4 places « verte » qui promet une autonomie de 250 kilomètres et une vitesse maximum de 130 kilomètres à l’heure, serait produite à dix mille ou vingt mille exemplaires et proposée à la location-vente (intégrant échange et entretien) contre un loyer mensuel de trois cent cinquante euros. Le groupe Bolloré a également signé un accord de coopération avec le carrossier Gruau pour développer (en versions thermique, hybride et 100% électrique) le véhicule de transport en commun Microbus Gruau qui circulera en ville dès le second semestre 2009.
Au Mondial de l’Automobile d’octobre 2008 à Paris, qui se voulait « sous le signe de la protection de l’environnement », Peugeot a présenté sa 308 hybride électrique/diesel. BMW a également profité du Mondial de l’auto à Paris pour dévoiler sa Mini E (ou Mini électrique) et, côté grosse cylindrée, sa berline 750i ActivHybrid. La Mini E, version électrique de la Mini Cooper, qui dispose d’une autonomie de deux cent quarante kilomètres, est en phase expérimentale de location-vente à New York et à Los Angeles. Même tendance audacieuse chez Daimler avec sa Smart électrique ou chez Mercedes et sa nouvelle Classe S400 BlueHubrid (V6 – 3,5 litres – 279 CV). Ces berlines, qui permettront peut-être à l’amateur invétéré de puissance d’avoir meilleure conscience, seront disponibles à partir de l’été 2009. Pas de quoi fouetter un chat, ni inquiéter Toyota, le leader du « full hybrid ». Pionnier de la technologie hybride, la marque nippone ne cède pas un pouce de parts de marché et a annoncé plus d’un million de véhicules vendus dans le monde en 10 ans.

Vous en rêviez ? Une start up californienne l’a faite...
Depuis mars 2008, cette PME de la Silicon Valley produit la TeslaMotors, une voiture électrique de rêve. Bonne nouvelle : on peut donc être écolo et adorer les bolides aux courbes agressives ! Une grosse cylindrée, qui a tout d’une grande… sportive. Son prix de 98000 dollars US ne semble pas décourager les Américains aisés. De l’autre côté de l’Atlantique, il faudra débourser 99.000 euros pour se l’offrir, soit le prix de la « petite » Aston Martin V8 à essence. Restons positifs : si on rapporte le prix de la Tesla au faible coût du kilomètre électrique, on la trouvera sûrement hyper compétitive ;-)
Dès l’an prochain -autant dire demain- les Européens pourront eux aussi frimer au volant de leur TeslaMotors non polluante qui annonce une autonomie de trois cent soixante cinq kilomètres. Les fans ont pu admirer la Tesla au salon de l’Auto de Paris en octobre 2008.
La marque Venturi, elle, commercialise déjà son Eclectic électrique et, chez Pontiac, pour 25.000 dollars, les heureux propriétaires canadiens sont invités à transformer en version 100% électrique leur petite Sosltice (joliment nommée Saturn aux Etats-Unis) qui vaut la bagatelle de 50000 dollars en version électrique d’origine (le double de sa jumelle « polluante »). L’un des plus craquants cabriolets deux places du moment (à mon humble avis…) ne devrait pas tarder à éclipser ses concurrentes à essence.
Les autos « vertes » ne sont pas à la portée de toutes les bourses et la « voiture du peuple » n’est pas encore née… mais il y a fort à parier qu’elles le deviendront dès que toutes les marques auront rejoint le cercle du 100% électrique. Alors que la marque Nissan s’apprête à commercialiser la Nissan Nuvu électrique aux USA et au Japon dès 2010, l’association Renault-Nissan (en association avec le constructeur indien Bajaj, le principal concurrent de Tata Motors) se lance à la conquête du marché indien avec l’ULC (Upper Low Cost). L’ULC, qui devient l’une des voitures électriques les moins cher (2.500 dollars US), devrait être commercialisée dès 2011. La France devrait aussi bénéficier d’une offre à bas prix dès 2012. Par ailleurs, le président de la république française, Nicolas Sarkozy, a lui aussi fait son annonce : 400 millions d’euro seront débloqués pour financer la recherche visant à produire des véhicules à zéro émissions de gaz.

Du rugissement à la ZENN attitude…

Autre nouveauté, la ZENN entièrement électrique (Zero Emission No Noise) de ZMC (ZENN Motor Company inc.) véhicule à basse vitesse (VBV), non polluant et non bruyant comme son nom l’indique, fabriquée au Québec (qui s’est engagé à soutenir les solutions de transport non polluantes) dans l’usine de Saint-Jérôme, a fait son entrée sur le marché canadien le 4 octobre 2008. Son prix demeure encore dissuasif (de 30.000 $ à 40.000 $) mais cette auto devrait intéresser les parcs d’entreprise ou des communes. Dans le communiqué de presse de lancement diffusé sur le site de la compagnie, Ian Clifford, pdg de ZMC assure que « la ZENN assure une expérience de conduite sans culpabilité. Elle regroupe tous les avantages du transport personnel puisqu’elle est élégante, amusante et socialement responsable. La vitesse maximale de la ZENN est fixée par règlement fédéral à 40 km/h et elle peut circuler sur les routes où la vitesse permise est inférieure à 50 km/h.(…) Idéale pour les trajets courts en ville. ». En d’autres termes, son design ne fera pas rêver l’amateur de belles carrosseries ou de vitesse… Qu’à cela ne tienne, la ZENN est une petite révolution du transport citadin.
Le 21 janvier 2008, Renault-Nissan a signé un accord avec la société israélo-américaine Project Better Place (PBP) en vue de produire une auto électrique au design fortement inspiré de la Mégane, d’une autonomie d’environ deux cents kilomètres, qui pourrait être commercialisée à partir de 2011 sur le marché israélien et en 2012 en Europe. PBP est chargée de déployer un dispositif d’échange et/ou de recharge de batteries alors que c’est à Renault-Nissan que revient la mission de développer le véhicule. L’utilisateur devra s’abonner pour environ 90 dollars par mois pour pouvoir accéder à l’une des cinq cent mille bornes électriques réparties un peu partout dans la ville. Si ce projet aboutit, Israël deviendra le premier pays au monde à commercialiser une auto électrique à grande échelle. A horizon 2012, Renault prévoit de développer d’autres modèles électriques ressemblant aux Clio et Twingo. Des exemples parmi d’autres, de plus en plus nombreux et présentés en grande pompe dans tous les salons mondiaux de l’Automobile en 2008 et 2009.
Est-ce à dire que les inconsolables amoureux de vieilles anglaises ou de belles américaines seront eux aussi tentés de surfer sur la vague du « vert » en modifiant leur Type-E ou leur Ford Thunderbird des années 1960 en « bombinette » électrique ? Alors tant pis s’il manque l’essentiel… le rugissement du gros V8 : l’auto du futur sera « verte » ou ne sera plus !


Pour en savoir plus sur les modèles d’autos électriques du futur (en anglais) : http://venturebeat.com/2008/01/10/27-electric-cars-companies-ready-to-take-over-the-road/

Voir aussi la voiture à air comprimé du français Guy Nègre allié à Tata : http://www.google.fr/search?aq=0&oq=voiture+ai&sourceid=chrome&ie=UTF-8&q=voiture+air+comprimé

En photo : la ZENN

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