vendredi 29 octobre 2010

CLIMAT : L'ACADEMIE DES SCIENCES MENAGE LA CHEVRE ET LE CHOU...


Le présent rapport est une synthèse des interventions et discussions prononcées lors du débat sur le climat le 20septembre 2010 à l’Académie des Sciences, des contributions écrites qui l’ont précédé et des nombreux échanges et commentaires qui l’ont suivi.


Conclusions du Rapport de l'Académie des Sciences sur le changement climatique (26/10/2010) :


« • Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003.


• Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère.


• L’augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre, est incontestablement due à l’activité humaine.


• Elle constitue une menace pour le climat et, de surcroît, pour les océans en raison du processus d’acidification qu’elle provoque.


• Cette augmentation entraîne des rétroactions du système climatique global, dont la complexité implique le recours aux modèles et aux tests permettant de les valider.


• Les mécanismes pouvant jouer un rôle dans la transmission et l’amplification du forçage solaire et, en particulier, de l’activité solaire ne sont pas encore bien compris. L’activité solaire, qui a légèrement décru en moyenne depuis 1975, ne peut être dominante dans le réchauffement observé sur cette période.


• Des incertitudes importantes demeurent sur la modélisation des nuages,l’évolution des glaces marines et des calottes polaires, le couplage océanatmosphère,l’évolution de la biosphère et la dynamique du cycle du carbone.


• Les projections de l’évolution climatique sur 30 à 50 ans sont peu affectées pa rles incertitudes sur la modélisation des processus à évolution lente. Ces projections sont particulièrement utiles pour répondre aux préoccupations sociétales actuelles, aggravées par l’accroissement prévisible des populations.


• L’évolution du climat ne peut être analysée que par de longues séries de données, à grande échelle, homogènes et continues. Les grands programmes d’observations internationaux, terrestres et spatiaux, doivent être maintenus et développés, et leurs résultats mis à la libre disposition de la communauté scientifique internationale.


• Le caractère interdisciplinaire des problèmes rencontrés impose d’impliquer davantage encore les diverses communautés scientifiques pour poursuivre les avancées déjà réalisées dans le domaine de la climatologie et pour ouvrir de nouvelles pistes aux recherches futures.».

Source : http://www.lesechos.fr/medias/2010/1028//020895820168_print.pdf

______________________________


Le caractère incertain et la nécessité de poursuivre les recherches sur une longue période me semblent une conclusion raisonnable. Le débat sur le réchauffement n’est pas une démonstration scientifique, mais une démonstration qui relève davantage de la rhétorique, même si les positions des uns et des autres étaient étayées par des résultats d’études scientifiques. Résultats parfois contradictoires et souvent non définitifs…


Ce rapport, forcément politique... ressemble à un « compromis », pour reprendre l’expression de M. Allègre, qui a signé ces pages et rappelle que des incertitudes demeurent et donc que le débat continue. Claude Allègre, tout comme les scientifiques « sceptiques » les plus médiatisés (MM. Courtillot, Galam, Gérondeau, Rittaud, etc) n’ont jamais nié l’existence d’un changement climatique ni de l’impact humain sur l’augmentation du CO2 et encore moins prétendu détenir la vérité à ce sujet.


Ils réclament (comme la plupart des citoyens qui n’adhèrent pas en bloc aux thèses du GIEC) le droit au doute scientifique, la poursuite des recherches concernant d’autres causes possibles du réchauffement (notamment sur l’impact du soleil et des nuages) et s’épuisent à attirer l’attention sur les vraies « urgences » notamment écologiques, responsables aujourd’hui (pas demain ni dans 100 ans !) de millions de morts : la démographie mondiale, l’éducation, l’accès à l’eau potable et à la nourriture, la pollution de l’eau, de l’air, du sol et des océans, le traitement des déchets urbains, la santé, les économies d’énergie, le développement des énergies durables, la pauvreté. Pourquoi les grands médias ne citent jamais cette partie de leur discours ? La plupart des grands journaux n’ont relevé que les aspects du rapport susceptibles de relancer la polémique à grands renforts de titres racoleurs, tout en passant sous silence les deux derniers points (les incertitudes et la nécessité de poursuivre les recherches) de la conclusion du rapport de l’Académie des Sciences (que j’ai fait apparaître en gras dans le texte).


Pour conclure, j’emprunte à Aristote cette remarque : « L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit. » (cité par Michel Alberganti sur son blog En quête de sciences). A ce propos, je vous invite à écouter son émission du vendredi 29 octobre sur le site de France Culture : « Académie des Sciences : le débat sur le climat est-il réglé ? » (Science publique, tous les vendredi de 14h à 15h, en direct ou en podcast). Comme le rappelle Vincent Courtillot dans son interview filmée pour Science publique : « Ce débat n'a pas servi à trancher. Il appartient aux citoyens et aux politiques de faire leur choix sur les urgences à traiter. ».

3 commentaires:

dperetti a dit…

Il n'est pas inintéressant de comparer la version définitive du rapport avec
la version du 22 octobre
, dont les conclusions étaient bien plus prudentes...


Ainsi, la phrase de conclusion « L’augmentation de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre, dont une large part est d’origine anthropique, joue un rôle important dans cette évolution. » est par exemple devenue : « Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère. »

dperetti a dit…

Il n'est pas inintéressant de comparer la version définitive du rapport avec
la version du 22 octobre
, dont les conclusions étaient bien plus prudentes...


Ainsi, la phrase de conclusion « L’augmentation de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre, dont une large part est d’origine anthropique, joue un rôle important dans cette évolution. » est par exemple devenue : « Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère. »

Daniel PIGNARD a dit…

Pourquoi ce rapport ne reconnaît pas le refroidissement climatique depuis 2003 ?
http://www.alterinfo.net/Rechauffement-ou-refroidissement-planetaire-Une-nouvelle-tendance-dans-l-alarmisme-climatique_a34888.html
La signature de Claude Allègre est incompréhensible sauf à avoir cédé à des pressions. Le CO2 n’est absolument pas un facteur de réchauffement. Rien que pour cette affirmation, on ne peut pas signer.