Selon le Rapport mal-logement 2010 de la Fondation Abbé Pierre, 10 millions de Français (1 Français sur 6 dont 600.000 enfants) sont confrontés à la crise du logement, 6 millions de personnes sont en instance d’expulsion. Le coût du logement a augmenté de 23% de 2002 à 2007 et 13% des ménages ne peuvent pas chauffer leur logement à un prix raisonnable.
Ce constat alarmant est celui de la Fondation Abbé Pierre, qui publie aujourd'hui (1er février 2010) son 15ème rapport annuel. La fondation souligne "l'aggravation progressive de la crise du logement qui aboutit à un vrai problème de société".
"En 2010, la France compte 3,5 millions de personnes non ou mal logées, auxquelles s’ajoutent plus de 6,6 millions de personnes en situation de réelle fragilité de logement à court ou moyen terme. Alarmants, ces chiffres mettent en évidence l’ampleur de la crise du logement et les difficultés qu’elle génère pour des ménages toujours plus nombreux.
Parmi les 3,5 millions de personnes qui connaissent une problématique forte de mal-logement, on recense 100 000 personnes sans domicile fixe. Cette estimation de la Fondation Abbé Pierre s’appuie sur une enquête nationale réalisée par l’Insee en 2001 auprès des personnes utilisant des services de restauration et d’hébergement gratuits. Si cette enquête est la première à avoir permis le recensement des personnes sans abri en France, les chiffres annoncés (86 000 personnes sans domicile fixe) semblent en deçà de la réalité.
Pour de nombreux observateurs, les sollicitations du « 115 » (numéro d’urgence sociale) ou encore les niveaux de financement consacrés aux chambres d’hôtel (sur les budgets des villes et des départements) révèlent des besoins conséquents et donc une population sans abri qui atteindrait a minima les 100 000 personnes. À ces personnes sans domicile, qui renvoient aux situations parmi les plus douloureuses, viennent s’agréger d’autres personnes privées de logement personnel, et au total, ce sont plus de 600 000 personnes qui souffrent d’une absence de logement. D’après le recensement général de la population de 1999, 50 000 personnes vivent dans des chambres d’hôtel et 41 400 dans des habitats de fortune (cabanes, constructions provisoires...). Le recours au camping et mobil home constitue aujourd’hui un phénomène nouveau qui concernerait — selon une enquête du CNRS réalisée en 2005 — environ 100 000 personnes.
S’y ajoutent toutes les personnes hébergées par des tiers, dans des conditions de logement difficiles, tant pour les hébergés d’ailleurs que pour ceux qui les accueillent : à défaut d’informations disponibles sur ce public dans l’enquête Logement de 2006, c’est sur l’enquête de 2002 que la Fondation Abbé Pierre s’appuie pour évaluer à 150 000 le nombre de personnes dans cette situation. Enfin, un rapport de la Cour des Comptes publié en avril 2007 et les données actualisées de la DGALN/DGAS (Guide des dispositifs de septembre 2008) et du ministère du Logement permettent d’estimer à 167 000 le nombre de personnes accueillies dans des structures d’hébergement et d’insertion : accueil d’urgence (hors centres d’hébergement d’urgence destinés à l’accueil des sans-abri, afin d’éviter les doubles comptes), CHRS, résidences sociales (hors maisons-relais), centres d’accueil pour les demandeurs d’asile, places financées grâce à l’Allocation logement temporaire (ALT)...
Aux 600 000 personnes privées de domicile personnel s’ajoutent plus de deux millions de personnes qui vivent dans des conditions de logement très difficiles."
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